Quelques informations :
"Médecine traditionnelle chinoise" :
- La médecine chinoise, “ZhōngYī” (中医), littéralement "médecine du centre" s'est construite sur une volonté simple : l'intégration optimale de l'être humain dans son environnement direct afin d’atteindre l’état “píng rén” (平人) dit “Homme équilibré”. Pour atteindre cet état, le praticien s’efforcera grâce à un bilan constitué principalement d’un entretien, d’observation et de palpation d’établir les mécanismes en présence associés la demande du consultant. Les informations extraites de ce bilan serviront à la stratégie et aux possibles recommandations à mettre en place chez soi afin d’autonomiser le consultant dans la prise en charge de sa situation.
Le principe “yīn-yáng” (陰陽) :
- Le principe “yīn-yáng” est un principe taoïste se caractérisant par 4 grands principes : engendrent, opposition, transformation mutuelle et interdépendance. Ce phénomène se manifeste principalement dans un mécanisme de contraction-expansion, l'image de la respiration exprime bien cette mécanique d'actions opposés mais indissociables car l'un est la source de l'autre. Cette philosophie des contrastes peut se décliner sur bien des aspects observable dans la nature, le cycle des saisons, le mouvement des marées, l'alternance jour-nuit, le ciel et la terre sont toutes des expressions de “yīn-yáng” dans lesquelles l'être humain évolue et donc en suit les règles, l'alternance de repos et d'activité, la respiration, le battement cardiaque, sont autant de manifestation physique des cycles “yīn-yáng” au sein de l'être humain.
Le qì 氣 :
- Le qì (氣) circule dans les “jīngmài” (经脉), il peut se comprendre de bien des manières, cependant, dans le cadre de la MTC, le “Huángdì Nèijīng” (黄帝内经)" “classique interne de l’empereur jaune” le définit d’une certaine manière :"Ce qui se développe à partir du réchauffeur supérieur, ce qui propage les saveurs des cinq céréales, ce qui embaume la peau, fortifie le corps et lubrifie les poils, comme l’arrosage du brouillard et de la rosée, cela s’appelle le souffle (le qì)."(ling shu chapitre 30) ; ce passage, ainsi que d’autres : “Les [souffles] nourricier et défensif sont le souffle essentiel (jingqi) ; le sang est le souffle spirituel (shenqi). C’est pourquoi le sang et le souffle diffèrent par le nom, mais appartiennent à la même catégorie.” (ling shu chapitre 18) nous porte à associer le qì au sang et à sa circulation dans les vaisseaux. le Dr Edward NEAL écrit dans "Reflections on Studying Huang Di Nei Jing in the West” : “[...] Chez les êtres humains, le Shen Ming naît spontanément dans le cœur et circule dans tout le corps par l'intermédiaire du système vasculaire tridimensionnel. De cette manière, le Shen Ming confère une cohérence biologique et sert de base à la vie et à la vitalité humaines.” [...]. D’après ces passages, il est logique de définir le “qì” comme la circulation d’informations et leur conséquence dans le corps humain via le réseau vasculaire.
Les points d'acupuncture :
- Les points d’acupuncture, “xué” (穴), sont définis comme des cavités où le “qì” (氣) est accessible :
- “Les trous de qi où [le qi] s'épanche, tous leurs emplacements ont un nom. Les ravins, les vallées, les articulations, tous ont un lieu où ils émergent.” suwen chapitre 5
- “Il y a trois cent soixante-cinq points de rencontre aux jonctions des articulations” suwen chapitre 1
- “Ce que l’on appelle les articulations, ce ne sont pas la peau, la chair, les tendons ou les os, mais les endroits où sortent et rentrent, cheminent et circulent le souffle et l’esprit.” suwen chapitre 1
- Ces cavités se trouvent généralement proches des articulations et constituent des espaces entre différents tissus. À ces endroits sont souvent situées des structures vasculaires et nerveuses capables donc de recevoir et d’interpréter une information.
“Méridiens” :
- Les "méridiens", appelés "jīngmài" (经脉) en chinois, sont les principales structures verticales du corps. Avec les structures horizontales, appelées "luòmài" (络脉), ils forment un réseau complexe dans le tronc et les membres. Les dernières recherches suggèrent que ces structures correspondent au système neuro-vasculaire, des plus gros vaisseaux et nerfs aux plus petits capillaires.
“Gǎn Yìng” (感应) :
- le concept “gǎnyìng” (感应) “induction et réaction” est un élément central de la pratique de la médecine chinoise, elle décrit un système de correspondance entre différents éléments du corps humains, ces associations occupent une place importante dans le “Huángdì Nèijīng” (黄帝内经)" “classique interne de l’empereur jaune” dans différent chapitre. Ces différentes combinaisons ouvrent vers une lecture du corps au travers de divers indices et permettent d’axer les questions ainsi que d’orienter le traitement. Ces signes sont par la suite d’importants points de suivi tant pour le consultant que pour le praticien.
- De part ces principes et ces déductions l'être humain est compris comme une entité "entre ciel et terre" articulant sa vie autour des phénomènes créés par son environnement proche.
- L'activité physique “qì gōng” (气功), l'alimentation, les pratiques mentales “shén gōng” (神功), sont alors de précieux outils pour garder son corps en bonne santé, ces pratiques sont nommées " yǎng shēng fǎ" (养生法), "les méthodes pour nourrir la vie". Cette manière de penser est assimilable à la démarche moderne dite "patient centré", nous pouvons retrouver quelques passages dans le "Huángdì Nèijīng” (黄帝内经)" qui exprimait déjà ses idées.
- La pensée de la "médecine traditionnelle chinoise" se concentre alors sur une manière de récupérer cet accord entre l'environnement extérieur et intérieur, entre ciel et terre, entre yīn et yáng, dans cette troisième entité : le corps humain. Ses outils sont nombreux mais peuvent se classer en 5 branches : la diététique " yíngyǎngxué" (营养学) , la pharmacopée (“zhōng yào xué” 中药学), le “qì gōng” (气功), l’ “ànmó tuīná” (按摩 推拿) et l'acupuncture-moxibustion (“zhēnjiǔ” 针灸). Ayant toutes un champ d'action spécifique, elles s'orientent toujours autour des principes du yīn-yáng et de l'intégration de l'homme dans son environnement proche.